mercredi 30 janvier 2008

La famille

La famille immédiate est large. Elle peut comprendre par exemple les tantes, les cousins, les belles-sœurs, la grand-mère. Il y a quelquefois plusieurs femmes, et souvent beaucoup d’enfants. Des enfants qui ne partiront pas de la maison avant d’être mariés. Une fois mariés, les enfants qui ont les moyens partent de leur côté fonder une famille. Il est aussi possible que le garçon amène la fille vivre avec elle chez ses beaux-parents.

À première vue on peut penser qu’ils sont dépendants de leurs parents et qu’ils n’ont pas le choix d’habiter chez leurs parents si longtemps. On se dit qu’ils sont là parce qu’ils n’ont pas les moyens de partir. Mais la réalité est tout autre. D’abord j’ai appris qu’ici les enfants sont rarement élevés seulement par leurs parents. On m’a dit que les enfants sont séparés dès leur plus jeune age de leurs parents afin qu’ils ne soient pas dépendants d’eux. Ils peuvent ainsi passer une partie de leur enfance chez leur tante ou leur grand-mère, aller passer une année ici, une autre là-bas.

Les enfants choisissent d’habiter longtemps avec leurs parents, frères et sœurs. Il arrive qu’un enfant ayant un bon boulot, même s’il est assez vieux pour partir, choisit de rester chez ses parents. Tant qu’il ne sera pas marier, il restera avec ses parents. Question de les aider, de ne pas les laisser seuls, et parce que vivre seul c’est plate, bon! Se faire à manger seul, n’avoir personne à qui raconter sa journée. Rien qui bouge, le silence.

La famille des pays en développement est unie, pas question de laisser de côté les aînés. Chez la famille avec laquelle je vivais en Équateur, la grand-mère habitait au premier et ses deux filles au 2e et 3e Elles se visitaient à chaque jour et c’était bien pratique pour faire garder le bébé.

Au Québec, quelqu’un qui vit encore chez ses parents à 30 ans est perçu comme un dépendant un peu looser. J’avais lu une fois une statistique sur les foyers québécois. Beaucoup de personnes vivent seules au Quebec, surtout les ainés. Pas étonnant que les taux de dépression soit si élevé, la solitude, c’est très dur sur le moral. En plus, tout le monde sait qu’on abandonne nos aînés dans des centres spéciaux pour que ce soit de purs inconnus qui s’en occupent. On a beau être plus industrialisé, on devrait quelquefois prendre exemple sur les pays en développement concernant certaines valeurs…

Être loin de ma famille pendant si longtemps et avoir été témoin d’un tas de situations, ça a changé ma perception de beaucoup de choses. Ça me fait encore plus apprécier le fait que ma famille soit ensemble, sous le même toit, dans le même pays. Et non pas éparpillée à travers le monde, prisonnière de pays plus riches desquels on n’ose pas repartir. En plus tout le monde est en santé, je m’entends super bien avec ma sœur et mes parents sont fiers de moi. Joie.

mardi 29 janvier 2008

Le Lac Rose

Samedi passé je suis allée avec Elhadj et Viviane au Lac Rose. (Viviane vient du Bénin, est à Dakar pendant 6 mois et travaille au Réseau avec moi et Roch).

Le Lac Rose s’appelle en fait le Lac Retba, mais tout le monde (même les panneaux routiers) le surnomme le Lac Rose, car vous l’aurez devinez, ses eaux ont une teinte rosées. Cette couleur est dûe à leur grande teneur en sel : en effet le Lac Rose est 10 fois plus salé que la mer! La seule autre étendue d’eau aussi salée dans le monde est la mer Morte.

Après un environ une heure de taxi on arriva sur le côté sud ou on jeta un coup d’œil. On aperçut plusieurs petites dunes de sel car les villageois y récolte le sel. De loin l’eau avait l’air mauve. On fit demi-tour et on se posa à un resto-terrasse, question d’aller voir de plus près cette fameuse eau rosée. On resta surpris par la mousse bordant la rive et par la couleur de l’eau : ROSE! Pas rose fushia, plutôt rose saumon. Vraiment étrange. Viviane était bouche bée. On me dit qu’autrefois, cet endroit était un bras de mer puis qu’il s’est refermé. Ensuite un jour, le tout a reviré au rose, comme ça, en surprenant tout le monde. C’est bizarre ça soit rose…Me semble habituellement plus une eau est salée, plus elle est verte. Alors pourquoi c’est rose? Mon Lonely dit que c’est car il y a une forte concentration de minéraux. Chose sûre il y a une tonne de sel : on y met la main et elle ressort avec des traces blanches! C’est pourquoi il faut absolument se rincer après la baignade (et faire attention aux yeux).


Se baigner dans le Lac Rose est une expérience trop le FUN!! Comme dirait Julie, Je trippais solide!! On peut littéralement s’asseoir dans l’eau et on FLOTTE! Avec un tit coussin pour la tête, il serait certainement possible d’y dormir. C’est trop drôle essayer d’y nager! Disons que tu te mets sur le ventre, c’est impossible de battre des pieds, car ils sortent carrément de l’eau. Par la suite tu finis par rouler sur toi-même, puis bon, c’est trop drôle. Je me suis amusée longtemps ainsi, toute seule comme une petite fille.. J’ai adoré et je compte y retourner avant mon départ. Bref à faire absolument une fois dans sa vie, quitte à remplir sa piscine de sel! :-P


Toutes les photos ici:
http://picasaweb.google.fr/IzzabelleM/Senegal_LacRose

vendredi 25 janvier 2008

Vie de tous les jours a Dakar

Un concert fou
…auquel je n’aurai jamais assisté. Morgan Heritage, groupe reggea jamaïcain connu, était en spectacle ce samedi au stade. C’était leur première visite au Sénégal, lors de laquelle ils avaient prévu 3 concerts. Le moins cher prenait place au stade à 2000 cfa l’entrée. Olivier acheta les billets pour notre groupe (10 personnes) à l’avance pour être sur d’avoir des places. Je laisse mon portable et mon argent chez moi, car il paraît qu’il y a beaucoup de voleurs. On arrive au stade à 19h puisque le spectac
le était supposé débuter à 20h. Une foule énorme de monde qui attend. Le temps passe. 19h, 20h, 21h. La foule grossit. Une énorme brochette de garçons se forme devant l’entrée. Ils ne se suivent pas, ils sont littérallement amarrés les uns aux autres. Je regarde la sœur de Roch - Si on veut entrer tu pense qu’ils faut aller se mettre là dedans? – J’espère que non.- T’as remarqué, ya aucune fille, sûrement que si on va là dedans on va se faire tripoter. Uuuhg 22h ,23h. Il y a de plus en plus de monde. Des taxis et ambulances surgissent d’en plein milieu de la foule. L’ambiance est un peu trop frénétique et on en peut plus d’attendre. Je croise Pape et Baye Niane. –Hey, vous pensez qu’ils ont plus vendu de billets qu’il n’y a de places. – Oui oui, cest possible. Ouff moi j’en peux plus. On finit par revendre nos billets et on part de là, exténués psychologiquement.

Les stalkers
Lindor.
Un gars du gym qui a décidé qu’il serait mon copain. Ça a débuté par un petit papier Bonjour je m’appelle Lindor, je voudrais bien vous connaître, suivi d’un numéro. Je le montre à Aida en riant, puis je le jette à terre, c’est trop drôle, comme si on avait 12 ans. Lindor, la voix exagérément douce contraste avec sa large carrure. -Isabelle je peux te parler. –Non là on y va. Il m’intéresse pas du tout. Aida insiste pour que je lui parle. – Bon qu’est-ce tu veux? -Mais je veux te connaître. Il faut me donner une chance… Bla bla bla -Je vais y penser. (En sachant très bien que je ne vais pas du tout y penser). Le temps passe. On le recroise qu gym. Il me supplie de le laisser me raccompagner. Il fait pitié, j’accepte. Il fait pas grand chose de sa vie à part s’entraîner. Il a un ton de voix endormant. Il faut que le fasse parler sinon il n’a rien à dire. Il est vraiment e-n-n-u-y-a-nt à vrai dire. Il veut que je le fasse monter. – Non, définitivement non. – Mais alors faut venir chez moi, on va regarder des photos (Me semble que tu veux juste me montrer des photos). – Ah ça encore moins, moi j’y vais, bye! Le temps passe. Le temps des fêtes arrive, on slaque un peu le gym. Lindor demande le numéro de Aida à l’entraîneur et nous appelle, inquièt de ne pas nous voir. Ouff il est perspicace. Le temps passe. Je retourne au gym seule. Après l’entraînement je retourne à la maison. -Isabelle, attends.Quoi? J’y vais là – Mais je te raccompagne, attends. – Non j’y vais seule. –Mais attends. Faut me laisser une chance. Tu sais, je suis patient moi. – Mais qu’est-ce que tu veux?? – Je veux que tu sortes avec moi. (J’éclate de rire dans ma tête) -Mais tu patiente pour rien parce que moi je veux rien savoir. – Mais faut me connaître donne-moi une chance. (My god tu peux pas juste me foutre la paix??) – Non, non. Mais tu comprends vraiment rien! Je pars en marchant vite…en espérant ne pas croiser mon 2e stalker.

(C’est pas de repos enh ce chemin du gym à la maison). Au coin ou se trouve mon vendeur de bananes, un 2e garçon s’est décidé qu’il s’intéressait à moi. Au début il a surgit de nul part. Très grand, maigre avec une casquette.– Bonjour je vous vois souvent marcher comme ça pressée, vous allez ou. Moi c’est Sala j’aimerais vous connaître.– Je vais au gym et je suis en retard pour le cours alors j’y vais ok bye - Alors on se revoit plus tard alors.- Ouin c’est ça. Après l’entraînement je repasse au même coin, oubliant totalement l’existence de Sala. Il resurgit de nul part. – Bonjour, c’est moi, vous vous souvenez de mon nom. – Euh, Sali, Sala?. - Sala oui. Je veux vous connaître bla bla bla..Il finit par me raccompagner jusqu’à la porte. – Il faut me donner ton numéro. – J’ai pas mon cell, et mon numéro est dedans parce que je le sais pas. (ce qui est vrai mais en même temps m’arrange) Je monte. Bye. Le temps passe. Je sors avec Elhadj une nuit, il me dépose en avant de la porte et part. Juste avant de monter j’entends un -Isabelle, Isabelle! Je me retourne, un grand gars à la casquette me fait signe et traverse la rue. – Salut…- Isabelle je voulais t’appeller pour les fêtes mais j’avais pas ton numéro..on aurait passé Noël chez mes parents. (euh, de quoi tu parles?) Tu sais moi je suis patient. (bon, pas un autre patient…) Il finit par faire la conversation presque seul. J’essais de trouver un sens à ses propos décousus. Il a pas l’air là à 100%. Pape apparaît en sauveur. Je lui donne la main en lui jetant un regard du genre sauve-moi. – Et toi mon ami ça va?– Oui, Je vais voir Aida, tu viens? – Oui oui, je monte.Bye Ouff. Je monte en vitesse voir Aida. J’entends que Pape est encore dans les escaliers…avec Sala qui nous a suivi jusqu’au 2e! Pape finit par entrer dans la chambre – Tu le connais lui? – Non du tout il est juste venu me parler comme ça..Il est bizarre je trouve. –Ouais il avait bu. Le lendemain je reparle de ça aux filles, Fama me confirme qu’il a pas une très bonne réputation. Une autre fois, Aida et moi on le croise, en wolof elle lui dit que je suis la femme de son frère, depuis il me laisse tranquille. Pourquoi j’y ai pas pensé plus tôt j’aurais du dire ça à Lindor aussi..

Des petits amis
J’ai quelques petits amis ici. Et je veux dire littéralement –petits- amis, car se sont des enfants. Il y a eu deux petits garçons qui sont venus passer une soirée entière dans ma chambre et qui ne voulaient plus partir. Ensuite, des petites filles du premier étage, qui m’ont d’abord aidé à laver mon linge à la main. Je leur montre les photos de ma maison que mes parents m’ont envoyées. La monnaie du Canada j’ai amenée. Les cartes postales représentant le Québec et Montréal. Je leur donne des tits bonbons si j’en ai. Elles s’amusent un peu avec ma caméra. Elles sont toutes souriantes et gênées à la fois. Seulement 1 des 2 parle français. Lorsque je passe en bas et qu’elles me voient, elles disent tout joyeusement « Isabelle! » et courent vers moi en mettant la main en haut comme pour faire Hi five! Un soir que je revenais du Réseau, il y en a même une qui m’a prise par la main en bas, a monté les deux escaliers avec moi en disant « Toi, maman moi » adorablement. Souvent lorsque je me balade dans la rue, les petits enfants me disent bonjour, en souriant sans aucune raison. Trop cute.

Fièvre du football

La CAN (Coupe d’Afrique des Nations) a débuté dimanche passé. Le football est un deux sports nationaux du Sénégal (l’autre étant la lutte). La CAN a lieu au Ghana cette année. Héberger cet événement apporte beaucoup au pays hôte : développement d’infrastructures (j’ai entendu dire que 5 stades ont été construits), hausse du tourisme (chacun venant encourager son équipe) et puis tout le continent au complet entend parler du pays.

Dans la rue on vend des chandails portant le drapeau sénégalais et l’emblème des lions, l’équipe nationale. J’ai mis le mien avant hier pour aller au gym : sourires, clins d’œil et tumbs up se firent nombreux sur mon passage, venant de garçons approuvant mon geste. Il y en a beaucoup qui jouent au football ici, et presque tous (les hommes) regardent les matchs. Les rues se vident car chacun est devant son téléviseur à regarder religieusement la partie. La journée du match Sénégal-Tunisie je ne feelais pas trop, alors j’étais dans mon lit et je me reposais pendant que les garçons et les filles de ma famille écoutaient le match. Soudainement, j’entends des cris, des applaudissements effrénés. Pas seulement de la pièce à côté mais aussi sur l’étage du bas, et même dans la rue. J’avais l’impression que la maison au complet shakait. Dans la rue, les voitures klaxonnaient encore et encore. Bien sur, on prend pour le Sénégal lorsqu’il joue, mais on se réjouit aussi de la victoire de nos voisins ; lorsque la Guinée a gagné hier c’était pareil. Je demande à Ngaya : - Pourtant ils sont si contents, pourtant c’est pas le Sénégal qui a gagné. – Il y en a beaucoup des guinéens ici. Tu sais tout ce qu’on mange ça vient d’eux. Plus tard, Aida m’apprends aussi que la famille habitant au premier vient aussi de Guinée.

Je dois vous parler d’un événement qui a eu lieu en 2002, lors de la Coupe du Monde de Football. Avant que les séries commencent, l’équipe de France ayant gagné la coupe précédente 1998, avait lancé que le Sénégal ne devrait pas être de la course. Que c’était un petit pays, que ses joueurs ne savaient pas jouer. Que le Sénégal ça serait du gateau car chacun en aura sa part. En quart de finale, le Sénégal jouait contre la France…et les batta! 1 à 0 par un but de Pape Bouba Diop à la 30e minute. Les Lions Sénégalais avaient battu les Coqs Français. Plusieurs étaient descendues dans les rues de la ville égorger symboliquement des coqs. Ca devait être tout un spectacle… Cette victoire reste restera longtemps gravée dans la mémoire des Sénégalais, qui en parlent encore aujourd’hui avec une grande fierté.

mardi 22 janvier 2008

Partir

Pour plusieurs, partir d’ici est synonyme de réussir sa vie. La situation économique actuelle du pays est difficile et la vie est dure au Sénégal. Le chômage est élevé et plusieurs ne croient plus aux études. Une personne a beau passer 15 ans sur les bancs d’école, il n’y aura pas plus d’emploi à sa sortie. Impuissants et fatigués, les jeunes sont prêts à tout pour une vie meilleure. Ils veulent s’en sortir d’une façon digne, sans avoir à faire des choses mal, agresser ou voler.

Immigration illégale

« Une quarantaine de clandestins sénégalais morts en mer» (10 decembre 2007 http://www.lesoir.be/actualite/monde/une-quarantaine-de-clandestin-2007-12-10-565884.shtml)

« 1000 émigrés clandestins sénégalais, âgés de 10 à 13 ans, présentement détenus en Espagne.» (Lundi 26 novembre- Journal Pop)

Certains partent d’eux-mêmes à l’insu de leurs parents, en ayant l’impression de les aider en leur enlevant une bonne à nourrir. D’autres encore sont encouragés par leurs parents.

Illusionnés, ils partent risquer leur vie à bord de pirogues, souvent vers l’Espagne. Le phénomène prend de plus en plus d’ampleur. Non seulement des Sénégalais mais des Africains provenant d’un peu partout embarquent dans ces pirogues. Les autorités ont été alertées, les côtes sont surveillées par la police, l’armée et les gardes côtes. Partir ainsi sur un bateau souvent surchargé et mal équipé relève du suicide car les dangers sont nombreux. Se perdre. Mourir de faim, de soif. Chavirer, se noyer. La plupart des personnes pensent que se lancer en mer ainsi relève de la folie, mais certains les disent courageux et admirent leur courage.

Presque tout le monde pense qu’en allant à l’étranger, il est possible de réussir. Mais la réalité est toute autre. Certains après avoir survécu au voyage infernal, sont envoyés directement en prison dans l’attente d’être déportés. Ceux qui atteignent l’Espagne sans être interceptés, ne possédant pas de papiers officiels, trouvent des petits boulots souvent mal payés. Ils travaillent, travaillent et travaillent encore pour accumuler un peu d’argent pour payer leur nouvelle vie qui coûte cher et pour envoyer un peu de sous à leur famille. Chose triste, ils sont d’une certaine façon prisonniers de cette nouvelle vie. Ils ne peuvent plus retourner en Afrique revoir leur famille car s’ils retournent dans leur pays, ensuite ils ne pourront par retourner en Espagne car ils n’ont pas de papiers légaux pour y entrer.

Se vendre
La majeure partie de ceux qui s’embarquent à bord des pirogues sont des hommes. Les femmes disposent d’un autre moyen tout aussi désespéré pour entrer en Europe : se vendre (souvent sans s’en rendre compte). Viviane m’a raconté que une des ses amies du Bénin avait rencontré par le net un homme supposément bien sympathique qui avait offert de lui payer le billet vers la France. Elle a accepté, laissant sa fille derrière elle, elle est partie habiter chez cet homme, cet homme âgé et seul. Il lui a tout donné ce qu’elle voulait, le visa vers l’Europe, le billet d’avion, la maison et maintenant il la veut comme femme. -Tu penses qu’il lui demande des faveurs en retour?Ah mais oui, sûrement. Mais tu sais, elle est bien tombée tout de même. Il y en a qui te paient le billet, viennent te chercher et t’enferment dans une maison. Et puis là ils te disent qu’il faut baiser, et baiser, jusqu’à temps que tu aies remboursé ce que tu leur dois. Ça me rappelle une télé série que j’avais déjà vue, qui parlait du même phénomène, toutefois avec des filles d’Europe de l’Est voulant venir en Amérique. Dire qu’on est en 2008 et que ça continue toujours, c’est trop triste...

Autres options

  • Par l’entremise d’un programme universitaire, aller étudier en Europe. Un moyen qui demande déjà un peu d’argent car la vie à l’étranger coûte cher. Il y a aussi Acces Canada qui facilite lacces au visa canadien pour ceux ayant de largent et de léducation (minimum bac+2)
  • Marier un(e) toubab. Les locaux flirtent facilement avec les toubab car ils y voient une porte de sortie vers l’Europe. Certain(e)s doivent sûrement prétendre avoir des sentiments, uniquement pour sortir d’ici.
  • Elhadj m’a parlé qu’il arrivait (avant car maintenant c’est plus surveillé) que des femmes enceintes fassent le voyage aux Étas-Unis uniquement pour aller y accoucher. Ainsi leur enfant, par la citoyenneté de naissance, obtient automatiquement la citoyenneté américaine. Lorsqu’ils grandiront ils pourront ainsi y aller sans aucun problème.
  • Les personnes peuvent aussi tenter leur chance à la Lottery Green Card USA. Oui oui, une loterie distribuant des permis de séjour aux States, incroyable enh!

vendredi 18 janvier 2008

Mi-stage: le point sur mon travail

Le développement du site avance comme prévu, je suis pile sur ma planification. Le design et les découpages sont terminés. Les membres du conseil exécutif ont approuvé mon concept et étaient bien excités d’avoir bientôt un nouveau site.

J’ai mis une version en développement sur : http://www.siggiljigeen.sn/refonte/ (je l’ai seuelment testé sur firefox pour le moment ; Il se peut que je retouche au design un peu, je suis pas ultra satisfaite)

Au début mon travail avançait au ralenti car je n’avais pas mon propre poste mais ça s’est vite réglé. Actuellement le seul problème que j’ai c’est que mon ordi manque de RAM pour installer Dreamweaver. Depuis quelques semaines on me promet ma précieuse mémoire... Ca m’inquiète pas trop pour le moment parce que j’ai d’autres choses à faire (version EN, module de pétition, documents pour la formation).

Travailler au Réseau est assez relaxe. D’abord c’est situé carrément l’autre côté de la rue, donc ça me permet de me lever assez tard et daller déjeuner (diner) à la maison. Ensuite c’est calme, j’ai mon propre bureau et il n’y a pas beaucoup de bruit (contrairement à Manooré). La connexion à internet est plutôt rapide. Par contre j’apprécie moins les claviers Français de France : Le Q est à la place du A, le W à la place du Z. Donc si je fais undo (Ctrl-Z) ou Select All (Ctrl-A) mes applications se ferment! Grrr! J’ai aussi constaté que la poussière rendait la vie dure au matériel informatique, 2 lecteurs cd sur 3 ne fonctionnent plus. Un disque dur contenant des documents qui devront être sur le site web s’est aussi brisé, perdant toutes ses données. Il va donc falloir que je retape ces documents à partir de leur version papier. Fatou est souvent occupée ou absente lorsque j’ai des questions mais je les note et je les pose plus tard.

Je suis convaincue que je vais avoir amplement le temps de compléter mon mandat. Peut-être que j’aurais même le temps de faire des logos, cartes d’affaire ou mini site web aux organisations membres s’il me reste du temps. Par contre ce n’est pas le cas de Olivier, sa caméra est brisée et son travail est sur la glace. J’ai entendu dire qu’il restera peut-être jusqu’en juin pour le compléter.

mardi 15 janvier 2008

Ça va bien

D’abord parce que j’ai enfin pu sortir danser la salsa avec mon nouveau partner, Elhadj. Il danse vraiment bien (depuis 8 ans) et me donne des trucs. Je l’avais d’abord rencontré pour la salsa puis on est devenus amis.Ca fait du bien de pouvoir jaser avec quelqu’un d’éduqué, ouvert et qui a voyagé. En plus il est super gentil et il a une voiture alors c’est pratique. Donc mes downs se font moins nombreux, suffit que je l’appelle et hop on se retrouve dans une pâtisserie du coin E à jaser tranquillement devant un gâteau opéra miam. Avant hier soir, on mangeait de la bouillie (genre de gruau pas bon) à la maison, alors j’ai appelé Elhadj au secours et puis il m’invita chez lui pour l’anniversaire de son père. De la bonne bouffe en français, terminée par un mini show de salsa dans le salon. Yé! (Je vous invite à aller voir le vidéo sur youtube). Merci d’exister Elhadj!

Video de SALSA
à voir absolument!!

http://www.youtube.com/watch?v=wEfteWf1pnc

Ensuite samedi, je suis allée faire un grand tour de scooter avec Karim (oui oui LE Karim laissant tant de messages ici ;). J’ai découvert un Dakar -vivable-,ou plutôt -circulable-ou il n’y avait pratiquement pas de trafic, les gens partant à l’extérieur de la ville le week end. Karim disait aussi que vu qu’il était avec une fille les chauffeurs lui laissaient davantage la priorité. On est allé aux Almadies puis sur la Corniche Est et Ouest. J’aime bien faire du scooter, ça va plus vite qu’en voiture, car on se faufile un peu partout. On peut observer plein de choses, en ayant le même point de vue que si l’on marchait mais à plus grande vitesse. Et en plus, ça m’aider à mieux me situer dans la ville, puisque j’observe attentivement le chemin. J’ai apprécié particulièrement la balade sur la Corniche Ouest, ou les paysages intéressants, la mer et les îles se succèdent. Au détour d’une route bordée de fleurs Karim m’a fait découvert un resto donnant sur l’océan, le Lagon, vraiment trop beau. Je dois y retourner et prendre des photos… Bref une belle balade que je compte refaire plusieurs fois.

Ah oui et j’ai du adopté les expressions de France pour mieux me faire mieux comprendre. Il faut dire Week end au lieu de Fin de semaine. Courriel est devenu E-mail. Gomme est devenu Chewing Gum. Magasiner est devenu Shopping. Question de –Franciser- mon français en le bourrant de mots anglais (!!!).

dimanche 13 janvier 2008

Circuler à Dakar

Les feux de signalisation sont rares. Les stops et les lignes sur la chaussée et sont des suggestions quelquefois suivies. Même chose pour les clignotants. Il y a théoriquement 2 voies mais souvent une troisième est inventée au centre par les scooters (aux conducteurs souvent sans casques) se faufilant entre les véhicules. Si le centre ne suffit pas, il leur arrive de passer entre les voitures et le trottoir. Les véhiculent dépassent par la droite ou la gauche à leur guise sans signaler. Les ronds points en particulier sont un enfer ou tous se lancent sans aucun concept de priorité. Durant la semaine les heures de pointes s’éternisent, et seulement quitter une banlieue de Dakar pour se rendre au centre ville prend presque 2 heures ou tous coupent et klaxonnent impatiemment.

Conduire la nuit est une aventure nécessitant de bons phares car la majeure partie des tronçons de l’autoroute, en construction, n’ont pas encore de lampadaire. Par contre ceux qui sont illuminés…ils le sont tellement qu’ils en deviennent presque aveuglants! Trois sets de lumières dans les airs et un au ras du sol suivant la chaussée. Ils n’auraient pas pu commencer en mettant un seul set partout, ben non c’est tout ou rien! Autre chose laissant à désirer : l’état des routes, qui entrent en concurrence avec celles du Québec. Du sable, des trous, du sable, des trous. Mais bon, dans un pays en développement, c’est compréhensible, la priorité est ailleurs qu’avoir des belles routes.Les routes se croisent dans des angles variés et les rues sont mal identifiées ce qui fait que je m’oriente très mal dans la ville. En 2 jours je m’orientais plus dans st-Louis qu’en 2 mois dans Dakar. Il n’y a pas vraiment d’adresses ; lorsqu’on veut aller à quelque part on dit le quartier ainsi que le plus gros commerce s’y trouvant. J’habite donc a Pharmacie Derklé et Roch à Baobab Supermarché.

Même marcher dans les rues bondées de Dakar est une expérience éprouvante. Les trottoirs sont souvent en morceaux et dignes d’une piste d’hébertisme. Il y a beaucoup de monde partout, tout le temps (taux de chômage est très élevé, j’en reparlerai). Il faut contourner les chevaux attelés à leur charrette arrêtés, les moutons et chèvres, les arbres en plein milieu des trottoirs, les boutiques de fruits (celles de pastèque sont assez impressionnants, imaginez 30 melon d’eau, ca prend de la place). Des vendeurs ambulants viennent à votre rencontre, proposant cartes d’appels, cintres, lacets, moulin à viande, etc. Des traînées d’enfants courent après leur ballon en ne regardant pas avant de traverser la rue, (heureusement que les conducteurs les klaxonnent). Autobus municipaux, autocars, multiples taxis et voitures ne se gênent pas pour passer très près ou SUR le trottoir pour dépasser. Il faut être attentif à chaque moment, car ici les piétons n’ont pas priorité. Avant de traverser une rue, je dois regarder non seulement à droite, à gauche, mais aussi mon angle mort, un peu en arrière de moi, au cas ou un véhicule x surgirait. J’ai beau avoir des yeux tout le tour de la tête, je me fais toujours surprendre par un épais qui rase de me foncer dessus. Autre chose un peu dégueu : il arrive que les égouts refoulent dans la rue. Il faut alors marcher loin de celle-ci ou sinon les voitures risquent de vous splasher cette %?&* sur vous, en plus des nombreux nuages de fumé noire qu’ils laissent échapper.

Avant le départ on m’avait dit que la principale raison pour laquelle les étrangers étaient rapatriés était les accidents, maintenant je comprends pourquoi…Ne vous inquiétez pas papa, maman, je fais attention a moi.

vendredi 11 janvier 2008

Elles méritent mieux que ça

Aida m’annonce qu’aujourd’hui ça fait 10 ans que son copain et elle se connaissent. Et 7 ans qu’ils sont -ensemble-. -Mais tu le vois que quelques jours par année! Je lui demande quand il va venir et de fil en aiguille j’apprends QU’IL A DEJA UNE FEMME ET UNE FILLE en Italie. – QUOI!! Il a déjà une femme et une fille? Pfff et toi tu tolères ça? Imagine, a chaque soir, il se couche à cote d’une autre femme, lui murmurant chérie je t’aime. Je serai avec toi toute ma vie.Oui je sais…- Non, mais tu réalises? C’est vraiment un immense manque de respect envers toi! C’est fou! A chaque jour, il dit à une autre qu’il l’aime. À chaque matin, il se réveille dans le lit d’une femme qu’il aime avec qui il a une famille. Hier il lui a dit Je t’aime. Demain il lui diras encore Je t’aime. Et le jour d’après, l’autre semaine d’après et le mois prochain.. Elle me regarde, pensive. -Et tu pense qu’il pense à toi? Il s’en fou, il a déjà sa petite famille. Tu fais quoi à l’attendre ici? Tu penses qu’il va laisser sa famille et sa belle vie la bas pour toi?– Mais il m’appelle souvent.. Pfff ouais, il se met un reminder sur son calendrier pour lui rappeler que tu existes. Elle baisse le regarde, triste. - Non mais franchement tu mérites mieux que ça! Elle me relève les yeux puis me dit d’un ton convaincu. -Tu as raison!.Il faut que je me trouve quelqu’un d’autre.(Bon, il y a un espoir) -Il te faut quelqu’un qui croit en la fidélité, comme Roch.. Tsé ça existe des gars fidèles qui ne veulent rien savoir des autres filles. Moi, mes copains ils étaient tous fidèles, comme ça tu as la tête tranquille. Parce que sinon tu t’inquiètes, tu deviens folle et c’est insupportable. –Oui oui, insupportable. Je souhaite pour elle qu’elle en finisse avec ce copain, parce que sinon je vois son futur semblable à celui de Noubé. Passer son temps à attendre après un mari qui a déjà une famille. Qui vient la voir quelques jours par année. Lui faisant un enfant, puis s’en allant. Un enfant qu’elle élèvera seule (avec la belle-famille mais bon). Attente, irrespect, jalousie, inquiétude ; elles méritent plus que ça.

Un autre soir, on en vient à parler de voyages, elle me dit qu’elle aime voyager. – Ben non tu aimes pas voyager, tu ne veux même pas m’accompagner à St-Louis ou aller passer un week end sur la petite Cote. – C’est pas ça, cest que j’ai pas de liberté moi.- Mais si on va tout près, juste pour une nuit. On se loue une chambre dans une auberge, toi et moi. Pas de garçon. Et je paie. –Non je peux pas. – Comment ça tu peux pas! Mais tu as 28ans! Et à 40 ans tu ne vas toujours pas pouvoir? – Quand j’aurai un mari. (Oh my god..) – Et là tes parents veulent pas parce qu’ils ne seront pas la pour surveiller ce que tu fais c’est ça? – Voilà., pour pouvoir faire ça il faudrait que je mente. –Que tu mentes? –Dire que je vais voir de la famille. –Donc aller voir ta tante et dormir là bas ça va mais pas dormir dans une auberge avec moi? –Non. Je réfléchis. Et si on invitait ta tante à y aller avec nous ça serait bon? -Oui, ça serait bon. (Calinne que c’est compliqué). –Mais tu as pas envie des fois de te foutre de ce qu’ils pensent et de faire ce que tu veux, tsé tu as juste une vie à vivre. Tsé je te dis pas d’aller te souler et danser jusquà 6am, je dis juste sortir un peu de la maison seule.– Si j’ose faire ça ils vont me maudire et ne plus jamais m’adresser la parole. -Et tes frères s’ils découchent ça dérange? – Ah mais non, ce sont des hommes. (GRRRrr ça c’est vraiment, mais vraiment trop injuste). Elles méritent plus que ça, plus d’égalité, de confiance, d’indépendance, de liberté.

mardi 8 janvier 2008

Vive St-Louis

Vendredi, 16h, on fait nos bagages et on se joint à Mansour et Lala, du Réseau Siggil Jigeen, dans leur voyage vers St-Louis ou ils vont pour une réunion. On roule tranquillement vers Thies ou on passe devant de splendides paysages. Wow. Palmiers, cocotiers et baobas offrent un beau spectacle au coucher du soleil. Après 4 heures de route on atteint afin St-Louis. Mansour et Lala vont à leur logis respectifs puis ils nous déposent à l’Espace Jeune ou Roch et moi dénichons une chambre (avec 2 lits) pour 8000 cfa (16$). Roch reprend contact avec un ami à lui, sénégalais, mais ayant étudié avec lui à l’UQAM. Les deux sont très contents de se voir et Kissima n’arrive pas à croire que son ami de Montréal est venu le visiter dans son pays natal.

Le lendemain, je me réveille avec une centaine de piqûres sur les jambes et les bras. (Oui, une centaine!). J’aurais du amener mon moustiquaire, mais bon au moins j’ai mes pilules anti-palu. Kissima nous accompagne durant notre visite de St-Louis. On traverse le pont, on arrive sur l’Ile. On découvre une ville ou il n’y a pratiquement pas de traffic, donc pas trop de pollution et surtout un air respirable. De plus c’est relativement petit, alors facile de s’orienter et tout se trouve à distance marchable. Il n’y a pas de sable sur le trottoir. Les bâtiments sont colorés. Il y a des palmiers un peu partout. On croise plusieurs chèvres, dont quelques bébés trop mignons. Le centre ville présente de nombreux restaurants, boutiques et bars. Ah mais c’est 1000 fois mieux qu’à Dakar. Moi je veux rester ici! Roch est d’accord avec moi. On va visiter quelques boutiques dartisanat (ou les vendeurs se fontun peu harcelants mais bon, on est habitues) puis Kissima nous invite à manger chez lui. On arrive à une demeure blanche et beige, fleurie, à plusieurs étages ou les escaliers se croisent. Un jardin à l’arrière avec divers arbres fruitiers et une petite case abritant des moutons et un coq. On discute dans le salon puis on va manger du tiéboudjenne sur la table avec des couverts.

En après-midi, on va à la Langue de Barbarie, avec le 4x4 de Kissima. J’apprends que un 4x4, ça beau être tout terrain, ça peut s’enfoncer dans le sable. Notre ami passa une bonne partie de l’après-midi à essayer de déprendre sa voiture. Roch et moi on admirait les vagues et le soleil argentés. La plage s’étendait à perte de vue, il faisait froid alors il n’y avait personne. Je dessine une Patate dans le sable, clin doeil a ma sister. Pendant que Roch contemplait le paysage, subjugué, je me donnai comme mission d’aller jusqu’au bout de cette plage lointaine. Le pagne au vent, je marchai jusqu’au point ou le fleuve se joint à la mer, en croisant 4 anguilles échouées et en ramassant des coquillages. Les vagues étaient particulièrement fortes ou l’eau douce bleu foncé croisait l’eau salée verte pâle. Je revint en joggant, vers mes amis, qui étaient encore affairés à sortir le 4x4 de son trou à l’aide du cousin de Kissima et de deux touristes. J’entends parler espagnol? Nice! J’en profite pour pratiquer un peu ma 3e langue. Ah que ça me manque. On pousse tout le monde ensemble et l’engin finit par sortir. On a du sable partout, après une douche, on se rejoint pour manger. On trouve un resto cute pas cher ou on me sert une assiette colorée super appétissante accompagnée d’un jus de Bouye (pain de singe). Délicieux. Belle journée bien remplie.

Le lendemain on souhaitait aller visiter le parc du Djoud, 3e réserve mondiale d’oiseaux. Toutefois, avoir su ce qui nous attendait, on aurait sûrement opté pour le tour organisé. Ca aurait coûté aussi cher et ça aurait été beaucoup plus confortable. Soyons francs, le chemin en taxi était carrément insupportable. Le chemin cahoteux faisait claquer le vieux taxi de partout, tellement que je me bouchai les oreilles tout le long. Mais ce n’est rien comparé à toute la poussière qu’on respirait dans l’habitacle. Les trous à l’arrière du véhicule amenaient un vent de poussière qui nous obligeât à faire le trajet la bouche et le nez dans le chandail. Vraiment, on avait hâte d’arriver. Roch eut une vision du futur en s’apercevant avec les cheveux gris de poussière. On payât milles et un frais puis on embarqua à bord de la pirogue avec notre guide. Des dizaines de pélicans volaient autour de nous, seuls ou en nuée. Des cormorans africains étaient perchés, nombreux, sur un arbre. On aperçut un varan et un bébé crocodile. Des buffles bruns, noir ou beige apparaissaient de temps en temps sur les rives. On arrivât au nichoir des pélicans, des centaines de ces oiseaux prenaient place sur un immense rocher plat. Le guide nous informa que les noirs au centre sont les bébés. On cherchât un python sans succès. On revint à la rive. Le chauffeur de taxi nous fit un signe. On allât le rejoindre -Ici il y a un python. -Quoi?! Nice! Après une balade correcte, mais pas trop impressionnante, j’étais bien contente d’apercevoir un si gros reptile de près dans son milieu naturel. On revint à la ville de la même manière infernale qu’on était venus.

On quitta St-Louis à contre-cœur, la préférant de beaucoup à Dakar. Kissima nous négocia un taxi 7 places à 4300 cfa (9$). On pris place au fond de la voiture, un peu serrés avec un arabe à notre droite. On tua une heure en écoutant un épisode de Dexter, une série, sur le portable de Roch. Faut dire que tout le long de la fin de semaine, j’étais enrhumée. Et particulièrement sur le chemin du retour ça feelait pas trop, j’avais mal à la tête, j’étais ultra fatiguée puis je me mouchai et me remouchai. J’arrive à la maison à 21h. Ville sale aux trottoirs pleins de sable. Trafic permanent de taxis polluants. Bouffe médiocre servie à terre. Je ne comprends rien de ce qui se dit autour de moi. J’aurais été tellement bien chez Kissima à St-Louis, en plus il y avait 2 chambres d’invités de libre…

Toutes les photos ici: http://picasaweb.google.fr/IzzabelleM/Senegal_StLouis

Quoi ?!?

  • -Descends du lit, tu ne peux plus t’y asseoir. – Je peux pas m’asseoir sur le lit? -Tu ne peux plus t’asseoir sur le lit parce que la 1ere mère (partie a la Mecque) étudie le Coran sur ce lit. Tu ne peux pas car tu ne pries pas. Je descends. – Enh? Qu’est ce ça peut ben faire c’est juste un lit.(je dis en riant, en croyant pas mes oreilles) -Cette semaine, moi non plus je ne peux pas m’y asseoir car j’ai mes règles. (Pourtant, ça fait deux semaines qu’elle dort dans le lit?…) -Mais cette nuit tu vas bien dormir dans le lit? - Ah mais non je peux pas.. -Tu vas dormir ou alors? - Mais ici, me pointant le tapis, je vais me mettre un petit truc ici puis je vais dormir à cote du lit. (Voir là! Elle a un lit queen à côté d’elle et elle va dormir sur le tapis parce qu’elle n’est pas assez pure pour dormir sur le lit! Et moi, si je ne peux pas être sur le lit, alors peut-être que je devrais pas être dans cette pièce, vu que la mère s’y trouve lorsqu’elle lit le Coran. Ou alors ne pas regarder la même télé, qu’elle la regarde peut-être en lisant le Coran. On alors même respirer cet air, qu’elle respire en lisant le Coran.). C’est trop ridicule. Je me lève. Je me tourne vers le mur, découragée et bien au dessus de ces règles insensées à mes yeux, je me cogne la tête contre le mur trois fois en riant. Sur quelle planète ais-je donc atteri? Je sors.
  • La tante de Aida lui demande de l’aider avec ses cheveux. -Peux tu aider ma tante à enlever ses mèches, moi le Coran veut pas je le fasse. -Enh? Je vais l’aider sans poser de questions, plus tard je lui reparle de la situation. -Pourquoi tu ne pouvais pas toucher les mèches de ta tante? -Parce que c’est mal il faut pas que je touche ça. -Donc Fama quand elle m’a fait mes tresses c’était mal? –Oui, parce qu’elle a mis des faux cheveux. -Euh, et puis les coiffeuses qui en touchent tout le temps. -Elles ne devraient pas faire ça. Tu sais Dieu ne veut pas qu’on se mette des mèches ou qu’on modifie notre apparence, il veut qu’on reste au naturel. -C’est toi qui dit ça! Mais pourtant tu te mets une tonne de maquillage. -Tu as raison, c’est mal le maquillage, on ne devrait pas en mettre. -Et ceux qui se font faire des trous entre les dents ici? En pointant mes dents de devant. Pape et Aida répondent en chœur, -Ca c’est mal! Je pense un peu… -Et puis se faire percer les oreilles ça aussi c’est mal? -Ah non ça va, c’est pour nous différencier. -Hmm et puis ici, je pointe mon piercing de nombril, par contre c’est mal? -Ah mais oui! (Comme de quoi qu’on prend et qu’on laisse ce qu’on veut bien.)
  • Je veux prendre un plat en photo. Moudou, tout révolté, -Ah mais non ça ne se fait pas ça, c’est un animal sacré! -Euh pourtant je lai bien pris en photo tout a l’heure pendant qu’on le préparait et il y avait pas de problème… (Tsss et s’il serait si sacré que ça on lui couperait pas la gorge, pour le gonfler, pour l’ouvrir de partout et pour manger tout jusqu’à con crane et ses intestins…)
  • Je suis dans la chambre de Noubé. Je regarde les photos accrochées près du miroir. Je reconnais plusieurs visages. Je vois une petite fille, -Aida, ça c’est qui? -C’est la fille de Moudou. -Euh? Noubé a une fille, elle est ou? -Non non, c’est la fille qu’il a eu avec sa 2e femme, avec qui il vit en Italie. -Pour vrai? Et puis elle a la photo de la fille que son mari a eu avec une autre femme dans sa chambre? -Bien oui, c’est la fille de Moudou! Ouff. (Me semble que je mettrais pas ça dans ma chambre…Me faire rappeler à chaque jour que mon mari est dans un autre pays avec une autre femme, une autre famille, avec qui il passe 90% de l’année. Ca me briserait le cœur…)
  • Ngaya m’emmène ou les filles sont parties. -On va visiter la femme de mon frère qui vient de se marier. -La femme de ton frère? -Mais ton frère il est ou? En Italie. -Euh, il est en Italie en ce moment, elle ici à Dakar et les deux viennent de se marier? -Mais oui ça arrive souvent ici. Étrange et un peu triste je trouve, se marier ensemble, mais en n’étant pas ensemble.. -Et c’est quand il est venu la dernière fois? -A la fin du Ramadan, il y a 2 mois environ…Ouff je comprends pas comment elles font pour se marier en sachant très bien qu’elles ne verront leur mari que quelques mois ou quelques semaine durant l’année.
  • J’entre dans la chambre de Aida, ou se trouvent Aida, Papa et Baye Niane. Je laisse mes sandales à l’entrée, mais une se retourne en l’ôtant. -Tourne ta chaussure! me lance Baye Niane. -Quoi?? -Tournes ta chaussure! -Ben la ça fait quoi qu’elle soit comme ça?C’est encore le Coran qui dit que je dois tourner ma sandale? – Non c’est pas ça, mais il faut la tourner c’est la tradition! Je reste bien assise, incrédule, souriante. (Merde, c’est juste une sandale!) Baye Niane finit par aller tourner ma sandale. Ayoye.
  • Un soir, il fait froid. Je décide de mettre mes running shoes avec des bas au lieu des sandales. Je suis en pagne donc le mixte godasses-jupe fait pas sexy mais je m’en fou je suis chez moi et j’ai froid aux pieds. Je vais au salon ou se trouvent les filles et un gars habillé en vert que j’ai jamais vu. Je dis salue tout le monde, lui me dit même pas bonjour et regarde mes souliers avec un air moqueur. En wolof, il dit de quoi aux filles en me regardant. -Bla bla bla toubab bla bla bla. Il pointe mes souliers et semble se foutre de ma gueule. Dans sa face, je lui dis -Il sont beaux mes souliers tu trouve pas? J’effectue plein de poses mettant en valeur mes superbes souliers. Les filles rient. On monte tous manger. Lors du repas, comme d’habitude, tout le monde parle en wolof. Le gars en vert me regarde toujours bizarrement et semble encore parler de moi, me provoquant presque. (Ah ce que t’es con toi, parler de moi dans ma face.). Je finis, je vais dans ma chambre préparer mes affaires pour St-Louis. Le gars en vert arrive à ma porte. – 1000 francs pour le voyage. (Quoi tu parles français toi maintenant?). – Quoi, tu veux me donner 1000 francs pour mon voyage? (Ça doit être pour se faire pardonner d’avoir été aussi con..) – Non non. Toi, donner a moi 1000 francs. J’en crois pas mes oreilles – Ahaha. Certainement pas!. Non seulement tu te fous de ma gueule mais tu viens me quêter de l’argent en plus. Mais t’es vraiment trop con.
  • Le thé servi après le déjeuner est très sucré. Quelquefois j’ai l’impression que c’est du sucre au thé et non du thé sucré. Même chose pour le lait à la menthe, déjà sucré, les personnes y rajoutent une grande quantité de sucre. Un matin je demande à Faye au Réseau de me faire un café. Il m’apporte une petite tasse, remplie à moitié. (Ah la la, pourquoi il la rempli jamais, ça me fait deux gorgées et demies…) J’y goûte Ah mon dieu que c’est sucré… -Faye, tu as mis combien de sucre? Il me répond tout normalement -4. – 4?! 4!!!!???? La prochaine fois, mets le sucre a côté veux tu. -Ok. Je m’assis…J’en reviens pas 4!!!
  • Je tasse la nourriture à petits coups de cuillère, de façon un peu rapide. Fama me dit, presque fâchée -Arrête, fait pas ça! -Quoi? -Faut pas faire ça, ça donne mal au ventre! (Si tas mal au ventre ça m’étonnerait que ce soit parce que je tasse la nourriture rapidement. C’est sûrement plus a cause que la viande crue reste des heures, voir des jours sur le comptoir ou même a terre, et qu’on mange tous dans le même plat en partageant nos microbes.)

mardi 1 janvier 2008

La veille du jour de l’an

J’arrive chez Kalilou avec ses amis de la radio, on monte sur le toit ou Olivier, sa copine sénégalaise et d’autres personnes nous attendent. Le portable joue de la musique, ils ont fait un feu. -Ma chérie ça va? Me lance une fille que je connais à peine, -Tu t’ennuis? -Ouais ça va, à moitié-convaincue. Je connais pratiquement personne à part Olivier...mon partner Roch n’arrive pas, je m’emmerde un peu… Un gars très ordinaire en complet décide qu’il s’intéresse a moi. -Ah mais moi je veux bien une copine canadienne.- Mets toi en ligne t’es pas le seul je réponds froidement (ah là là je peux pas avoir la paix une soirée, on me dit ça partout ou je vais…). Les personnes jasent entre elles, je ne sais pas pourquoi, ça ne me tente même pas de faire le moindre petit effort pour m’intégrer. Olivier ouvre sa bouteille de mousseux, il est minuit, bonne année! C’est cool je trouve, d’aussi loin qu’on puisse voir, il y a des feux qui explosent.. et ça dure et dure une heure entière. Le fait que un feu explose à plusieurs coins de rue dans chaque quartier, ça fait une toute une ambiance, comme si la ville entière célébrait ensemble simultanément. Olivier est avec sa copine, et il y a deux autres couples et d’autres gars dont j’ignore le nom à qui j’ai jamais adressé la parole. Je me sens vide, seule… J’aimerais juste être avec mes parents, ma sœur, un ami ou n’importe qui me connaissant véritablement pour célébrer cette nouvelle année. Si au moins il y avait un gars cute pour me distraire, mais bon disons que les gars cutes sont une denrée rare ici. Olivier paraît bien heureux lui avec ses deux sénégalaises, La bière à la main, il dit tout heureux -Ça y est, je me convertis à l’islam ; c’est une bonne chose pouvoir avoir 4 femmes. J’appelle mes parents pour leur souhaiter bonne année. Il vente, j’ai froid. Silencieuse, je regarde les feux d’artifices et les chauves-souris. Je pense ou j’étais l’année dernière à pareille date. José Luis avait été si gentil, si attentionné… je me demande ce qu’il fait en ce moment. Roch arrive enfin. On décide enfin de bouger.

On prend un taxi pour aller jusqu’à chez Iba. C’est soirée salsa. Joie. Peut-être Elhadj pourra venir me rejoindre et la soirée finira en beauté. Prix d’entrée : 2500 cfa. Bien sur, les 3 toubabs doivent payer pour tout le monde alors ça nous fait 7500 cfa chaque si on veut y aller. Olivier et Roch chialent que c’est cher et on va à un autre bar gratuit un peu plus loin. Il est 2 am. On entre, j’aperçois un gros écran sur lequel joue le roi du mbalax, Youssou Ndour. Je remarque que la place est quand même pleine, mais les personnes sont toutes assises, silencieuses, fixant l’écran. On prend place sur des chaises alignées sur une seule ligne décourageant toute conversation avec quelqu’un d’autre que son voisin immédiat. Les personnes de notre groupe se commandent des cocas et fanta à l’orange (- comme des enfants de 10 ans). Les clips jouant sur l’écran sont tous les plus quétaines et mal faits les uns que les autres. On dirait qu’on est dans un salon à regarder la télé. Vraiment, je m’emmerde. Mon seul espoir de passer une soirée potable vient de disparaître avec Elhadj qui m’annonce qu’il ne viendra pas. Je regarde la foule assise derrière moi, la piste de danse vide, mon dieu qu’ils sont plates ces Sénégalais. Qu’est ce que je ne donnerais pas pour être en Amérique latine en ce moment, eux ils savent comment fêter. Je regarde Roch, -On reste vraiment ici? -Mais oui, moi je viens de payer 6000cfa pour les boissons de tout le monde. J’attends un moment. -Fuck off moi j’y vais. Bye. Je rentre à la maison. J’écris mon blog pendant que des -chants- religieux jouent encore depuis je ne sais trop ou. Le soit disant chanteur crie à tue-tête par coups, comme s’il souffrait profondément… Ca pourrait très bien être un voisin en train de se faire assassiner de plusieurs coups de couteaux par Mike Myers, ça ferait le même bruit. Je décide que l’année prochaine je serai avec ma famille pour les fêtes.

Bonne année 2008 à tous!