lundi 10 décembre 2007

Les repas

Les repas ont les mêmes noms qu’en France : le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner.

Le petit déjeuner se prend au lever, (vers 9h pour moi) et de façon plutôt individuelle car tout le monde se lève a des heures différentes. Normalement, je me lève, je croise Aida et quelques minutes plus tard, elle qui m’apporte un morceau de pain baguette et café instant, servis sur un plateau de métal que je dépose sur le sol. Un petit morceau de beurre est enveloppé dans un bout de papier ciré et du lait évaporé se trouve dans le petit sac de plastique non-identifié. Je suis bien contente d’avoir mon pot de beurre d’arachide importé directement de Montréal et mes bananes achetées au marché du coin pour compléter le tout. Quelquefois lorsque je suis pressée, je prends un bol de céréales (All Bran à 8$!) avec du lait (qui goûte vraiment bizarre sil est pris tout seul) avec bien sur une éternelle banane. Le déjeuner est toujours le même : pain blanc, café instant ; jamais d’œufs, jamais de fruits. Je m’achète très souvent des fruits, du lait et du jus car autrement je n’en mangerais pas du tout. Les fruits coûtent assez cher (0,50$ par pomme, 1.20$ pour une livre de bananes) et ça reviendrait assez cher en acheter à chaque jour à tout le monde dans une si grande famille (environ 15 personnes).

Le déjeuner est servi vers 14h.. La semaine il m’arrive de manger avec les dames au Réseau. Soit elles mangent du tchéboudjenne (riz au poisson) ou elles vont chercher des shawarma (wrap libanais) au resto du coin. Un nouveau stagiaire, Roch, est arrivé la semaine passée, il nous arrive d’aller dîner (oops scuzer, déjeuner) ensemble. Si on me donne l’opportunité de manger des shawarmas je saute sur l’occasion parce que en général je trippe pas trop sur ce qu’on mange ici traditionnellement (je ferai un autre post sur la cuisine sénégalaise prochainement).

Lorsque je vais manger à la maison le midi (euh, plutôt à 14h), nous mangeons tous assis par terre ou sur des petits bancs de bois, dans le corridor du 2e, ou sont situées les chambres. Le grand plat de métal dans lequel se trouve le repas est déposé sur une nappe au centre. Tous prennent une cuillère de métal et se servent dans le grand plat en pigeant de temps en temps avec leur main droite. Les bonnes mangent la plupart du temps seulement avec leurs doigts ; elles décortiquent les poissons et séparent le bon du mauvais. Personnellement, quand j’arrive, j’observe d’abord le plat, en analysant ce qui a l’air d’être mangeable. Ensuite je saute sur l’unique carotte puis j’attrape le chou en enlevant le plus de sauce possible. Aida et les bonnes déposent dans le coin de l’assiette qui se trouve en face de moi des bouts de poisson qui sont supposés être sans arêtes. J’analyse chaque bouchée avec minutie en essayant d’enlever le plus de sauce possible. Je termine en revirant le riz devant moi pour manger la partie blanche, intacte de sauce.

Après le déjeuner, on boit du thé (Ataya) à la menthe, très sucré. J’adore! J’en boirais le matin, midi et soir! A la maison c’est Abdul qui le fait (le seul moment qu’on le voit, pour moi il est le gars qui fait le thé c’est tout) et au Réseau c’est Faye, le concierge- homme à tout faire. L’ataya est servi dans un petit verre à shooter. Il est mousseux, et on ne boit pas la fin car il y a des petites feuilles de menthe dedans. On en boit 2 ou 3 et il est supposé aider à la digestion.

Le dîner se prend vers 21h sur le toit, quand il fait froid (comme ces jours-ci) dans la cuisine. Au début de mon séjour, je mangeais avec le père et ses femmes et je me sentais plus ou moins a l’aise en essayant de leur faire la conversation. Comme Ariane l’avait décrit, on sentait que notre seul rôle était d’approuver et d’admirer tout ce que le père disait. Je suis du genre à ne pas me gêner pour dire ce que je pense et disons que j’ai auto-censuré beaucoup de répliques. Les 3 femmes ne parlant pratiquement pas français, j’avoue que j’avais bien hâte que le repas finisse. Mais bon, ça va mieux maintenant parce que je mange en même temps que les enfants. Ah oui, et une bonne chose, à chaque soir, étant donné que c’est la saison, on mange du Xal (melon d’eau) comme dessert.

On m’a demandé pourquoi ils ne mangeaient pas sur une table. La réponse : ça ne fait pas partie de la culture, point. J’ai découvert une somptueuse grande pièce en haut, près de la chambre du père. Grandes fenêtre, divans dorés, tapis multicolores… et une grande TABLE! J’ai été super étonnée de la découvrir. Je demande à Aida pourquoi on ne mange pas dessus : ce n’est pas dans les habitudes, c’est tout. La coutume est de manger à terre, soit sur une nappe ou directement sur le sol qu’on nettoie par la suite. Je me lave toujours les mains avant de manger… j’espère seulement que les autres font de même, étant donné qu’on mange tous dans le même plat…

4 commentaires:

Anonyme a dit...

Salut
petite précision à propos du thé à la menthe, ou Ataya. Ici on appelle le rituel : les trois normaux :
c'est trois verres de thé,que l'on va distillé avec la même préparation
le premier est le plus amer (on dit amer comme la mort)
le deuxième verre est plus doux, (on dit doux comme la vie)
et le troisième, bien sûr , est plus sucré, (on dit doux comme l'amour)
Voilà.
PS : content que tu aprécies la cuisine libanaise, mais elle ne se limite pas seulement au chawarma.
cordialement
Karim

Anonyme a dit...

C'est super intéressant lire tout ca Isa!! Continue a ecrire! Nous ici tout va bien, mais on s'ennuie de toi! je finis l'ecole bientot aussi! prends soin de toi et on se parle tres bientot!

Anonyme a dit...

"avec du lait (qui goûte vraiment bizarre sil est pris tout seul)"
c'est marrant que tu dises ca parce que moi je suis sénégalaise vivant à Montréal et je pense tout pareil sur le lait d'ici (à Montréal)que je n'arrive pas à boire tt seul et qui me sert juste à manger mes céréales Alors que j'adorais le lait à Dakar.

IzzabelleM a dit...

C'est sur, pour chacun de nous la meilleure bouffe est celle de sa terre natale...